Le roi Alexandre et l'espérance

Publié le par philoLevallois

Les historiens qui lui donnent le moins de troupes

à son départ pour l'Asie, les font monter

à trente mille hommes de pied et à cinq mille chevaux;

ceux qui lui en donnent le plus les portent

à trente-quatre mille fantassins et à quatre mille cavaliers.

Aristobule prétend qu'il n'avait pas, pour l'entretien de son armée,

plus de soixante-dix talents; selon Duris,

il n'avait des vivres que pour un mois ;

mais Onésicritus assure qu'il avait emprunté deux cents talents

pour cette expédition. Quoiqu'il l'entreprît avec de si faibles moyens,

il ne voulut s'embarquer qu'après avoir examiné

où en étaient les affaires domestiques de ses amis,

et donné à l'un une terre, à l'autre un village,

à celui-ci le revenu d'un bourg, à celui-là les octrois sur un port.

Comme ces largesses avaient absorbé tous les revenus de son domaine :

« Prince, lui demanda Perdiccas, que vous êtes-vous donc réservé?

- L'espérance, lui répondit Alexandre.

- Eh bien! reprit Perdiccas, nous la partagerons avec vous,

puisque nous devons partager vos travaux; »

et il refusa le don que le roi lui faisait.

(extrait de La vie d’Alexandre, de Plutarque, chapitre XIX)

Publié dans Textes littéraires

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